« Les sceaux consulaires médiévaux, expression d’une identité seigneuriale ou villageoise ? » par Gauthier Langlois

Gauthier LANGLOIS

Professeur d’Histoire-Géographie,
Chercheur associé au laboratoire FRAMESPA
Université de Toulouse
CNRS1

Qu’en est-il dans les bourgs et les villages aux sceaux peu étudiés et rarement conservés ?
Pour répondre, nous disposons d’un corpus de 85 sceaux consulaires languedociens conservés aux Archives nationales.
Ces sceaux sont appendus à des actes de soumission au roi suite à la croisade des Albigeois et à l’adhésion au procès de Boniface VIII en 1303.
Parmi eux, nous allons nous intéresser à 15 sceaux de localités de la Montagne-Noire. Leur étude montre que les plus petites communautés reprennent majoritairement des symboles de l’identité seigneuriale, signe d’une dépendance vis-à-vis du seigneur local, comme à Villemagne ou Saissac, ou d’une recherche de la protection royale comme à Peyriac-Minervois.
Un autre groupe fait usage d’armes parlantes, partagées avec la famille seigneuriale : une oule pour Olargues, des pommes pour La Pomarède…
Enfin, des bourgs choisissent des signes originaux, marqueurs d’une recherche d’autonomie par rapport au seigneur avec lequel ils sont souvent en conflit. C’est le cas de la communauté de Saint-Pons-de-Thomières qui entretient des rapports difficiles avec l’abbaye du même nom, seigneur du lieu. Son sceau arbore d’abord un emblème très aristocratique, un léopard, puis l’orme qui devait orner la place du marché et sous lequel les consuls devaient siéger.

En somme le sceau est pour la communauté l’expression de son identité, plus ou moins forte, et de son rapport avec l’autorité supérieure.

Crédit photos Christian Douillet

* Un livre de Gauthier Langlois : Dame Carcas, une légende épique occitane, SESA, 2023

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