Jordi Mach
Spécialiste du verre médiéval et moderne, membre associé du Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée (LA3M) – UMR 7298 – Université d’Aix-Marseille – CNRS.
Résumé :
Les sources écrites médiévales – les registres notariés au premier chef – permettent de retracer l’histoire de l’artisanat verrier roussillonnais entre la fin du XIIIe siècle et le XVIIe siècle. Ces archives révèlent l’implantation et la succession des fours de verrier, des faubourgs de Perpignan et d’Elne jusqu’aux maquis du massif des Albères, au sein d’un territoire relativement circonscrit dont les villages de Palau-del-Vidre et de Laroque-des-Albères constituent le « poumon verrier ». Les documents écrits nous renseignent aussi sur les familles impliquées dans la fabrication du verre et sur la mobilité de certains artisans, des déplacements qui dessinent en creux des circulations techniques, au moins à l’échelle régionale. À travers les actes de la pratique – contrats, procédures, achats de matières premières, prêts, etc. – peut également être envisagée la place des différents acteurs impliqués dans la production de verre, du financement de l’atelier à l’écoulement des productions, en passant par l’approvisionnement en matières premières et le fonctionnement quotidien des fours. Enfin, l’analyse des inventaires après-décès et des leudaires interroge la commercialisation et l’utilisation du verre produit dans les ateliers roussillonnais, des données qui viennent compléter les découvertes archéologiques et permettent d’esquisser la place de l’objet en verre dans les sociétés de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne.