Ce type de statuette d’une dizaine de centimètres de haut est assez fréquente en Gaule où elles étaient produites en série entre l’an 40 environ et 250 ap. J.C., avec un pic de production au second siècle. On les trouve dans des tombes, à proximité de sanctuaires, de sources sacrées, et surtout sur les autels privés à l’intérieur des maisons gallo-romaines, où elles constituaient un élément du culte domestique. Il s’agit vraisemblablement de la reproduction d’une déesse-mère, chargée de la protection du foyer. Elle porte une robe à larges plis en V au-dessus de la poitrine, par-dessus un décolleté également en V. Ses cheveux sont coiffés sous un large bandeau avec une raie au milieu du front, et attachés par un chignon sur la nuque. On moulait ces figurines à partir d’un prototype, sur lequel le potier traçait une ligne en creux séparant la face avant et la face arrière de la figurine selon un axe de symétrie. Cela permettait de réaliser les deux valves du moule. Les deux moitiés de la figurine étaient assemblées après le moulage et le séchage avec de la barbotine (mélange d’argile et d’eau).
Pour en savoir plus :
La zone de plus forte production de ces figurines moulées était située entre la Loire et l’Allier, où les potiers particulièrement experts utilisait de l’argile très pure, blanchie à la cuisson. Le modèle exposé au musée de Minerve est en terre ocre, comme certains exemples trouvés à Toulouse et Agde.
Bibliographie :
Micheline Rouvier-Jeanlin, « les figurines gallo-romaines en terre cuite au musée des antiquités nationales », Paris, éd. du CNRS, 1972.
Sandrine Talvas, « Recherches sur les figures en terre cuite gallo-romaine en contexte archéologique », thèse de troisième cycle sous la direction de Jean-Marie Pailler, Université Toulouse-Le-Mirail, 2007.