Samedi 17 juin 2017 a eu lieu la première activité de Menerbés, une archéobalade ouverte à tous les adhérents : Sylvain Durand, archéologue et membre de notre association, présentait les éléments fortifiés de Minerve.
Dès 9h, une quarantaine de participants bravait le soleil pour s’intéresser aux travaux actuels de restauration des remparts. Un premier arrêt à la jonction du château et de la cité a permis d’évoquer les résultats prometteurs de la surveillance archéologique des travaux, confiée à Frédéric Loppe, de l’Amicale laïque de Carcassonne. Ils permettront sans doute d’avancer significativement la datation de l’occupation du site… Un bref retour historique pour expliquer les circonstances du démantèlement du château royal en 1637, une observation attentive du bâti pour comprendre l’articulation entre la citadelle royale et les fortifications de la cité, et tout le groupa a descendu le village vers le quartier « lo mur », où le sondage de 2007 a permis de reconstituer la fréquentation du chemin vers le point d’eau permanent du village, le puits Saint-Rustique. La restauration de la double enceinte et du bastion avancé permet de lire l’historique des fortifications du village. C’est là que s’est joué l’étape décisive du plus célèbre siège de Minerve, celui de 1210 : le bombardement depuis la « Malevoisine » a coupé l’accès à l’eau, obligeant les assiégés à se rendre.
Les participants ont ensuite courageusement gravi l’escalier menant à la catapulte, et de là, pu appréhender l’ensemble de l’enceinte méridionale, où la poterne et la tour de la prison évoquent les pouvoirs des consuls de la cité. La balade s’est poursuivie sur le chemin de l’Estrade, d’où l’on bénéficie d’une vue plongeante sur la restauration en cours, qui devrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année. L’enceinte orientale du village est ainsi désormais bien visible, jusqu’à sa jonction avec les vestiges du château, très lisibles depuis l’Estrade avec ses meurtrières, ses échauguettes et ses fenêtres.
Une dernière station face au château a permis d’évoquer l’histoire de ce dernier, château vicomtal puis citadelle royale dès le dernier tiers du XIIIème siècle, siège d’une châtellenie et d’une garnison d’une douzaine d’hommes jusqu’en1636, tombé deux fois aux mains de redoutables assaillants : les routiers des grandes compagnies en 1364, et les troupes du capitaine Bacon en 1582.
Les participants ont alors pris le chemin du retour. A bientôt pour une nouvelle visite !