La « pierre du Tourril » est située sur une crête à quatre kilomètres au sud-est du centre d’Olonzac, à 173 mètres d’altitude, en bordure du G.R.77. On peut y accéder depuis la route de Béziers à Carcassonne, (D.11 dans l’Aude, D.5 dans l’Hérault), en se stationnant sur l’aire aménagée à cet effet au col de la Pierre Plantée (carte IGN 2445 E).
C’est en réalité une tour pleine à base carrée, avec des étages marqués par des bandeaux encore visibles dans la maçonnerie. Ce genre d’édifice atteignait en moyenne dix mètres de haut à l’origine, et à partir d’une certaine hauteur contenir des niches abritant des urnes funéraires, ou bien une seule contenant la statue d’un défunt. Le Tourril est donc probablement une pile funéraire, en bordure d’un itinéraire fréquenté, qui a dû longtemps marquer le paysage comme un repère évident.
Les piles comme le Tourril se trouvent dans tout l’espace romain, avec une forte densité dans le sud-ouest français, où elles portent souvent le nom de « tourrasse » ou « tourraque » : ces noms comme celui de Tourril dérivent du nom occitan de tour auquel on a adjoint un augmentatif. Les piles du sud-ouest qui ont été étudiées dateraient des Ier et IInd siècles de notre ère, mais on ne peut écarter une fourchette chronologique plus large, du Ier au IV ème siècle.
Les piles avaient probablement pour vocation de signaler la mémoire d’un ou plusieurs défunts célébrés pour leurs exploits militaires. Il s’agissait d’affirmer aux passants qu’un ancêtre illustre des fondateurs avait contribuer à la consolidation de l’empire romain tout en balisant l’espace : on s’aperçoit que les piles, construites de manière à dominer le paysage, marquaient souvent une limite territoriale en bordure d’une voie passante.