L’une des originalités des campagnes méridionales tient aux régimes municipaux de leurs villages, inspirés des consulats urbains. Les premières mentions de consuls apparaissent à Béziers et Narbonne en 1131. Le mouvement consulaire touche les campagnes vers 1250. Les franchises consulaires ont suscité une opposition seigneuriale parfois virulente. Le pouvoir municipal s’est souvent organisé à partir d’une « université » des habitants du village. En Biterrois, l’apogée du mouvement se situe entre 1250 et 1270. Le ralentissement s’accentue au XIVème siècle, tout consulat s’obtient désormais du roi par achat. Le mouvement cesse vers 1350, mais les institutions mises en place continuent plus ou moins à fonctionner pendant plusieurs siècles.
Comment fonctionnaient ces institutions, qui étaient les consuls et quelles étaient leurs compétences, quelles étaient les lignes de force de leur politique, quel a été le rôle du roi et de ses agents, des crises ont-elles agité les villages ?
Contrairement aux régions voisines, comme le Biterrois et le Lauraguais, le Minervois souffre des lacunes de sa documentation, mais quelques exemples épars, au hasard de ses archives, nous montrent que notre région a bien participé à ce mouvement consulaire, base des franchises municipales dont certains villages ont bénéficié jusque sous l’Ancien Régime.
Crédit photo Christian Douillet