« L’artisanat verrier du Gard aux périodes médiévale et moderne : État de la question», par Vivien Vassal

Vivien Vassal, historien et archéologue médiéviste. Membre associé à l’UMR 5140 – Archéologie des Sociétés Méditerranéennes – Équipe TESAM

Vivien Vassal est membre associé au laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (l’UMR 5140, Montpellier), historien et archéologue médiéviste spécialisé dans les problématiques liées au peuplement et à la formation des communautés rurales. Durant ces dernières années, il a participé à plusieurs prospections et fouilles d’ateliers verriers ainsi qu’à des recherches en archives sur cette thématique (fonds notariés de l’Hérault, du Gard et de l’Aveyron).

Résumé :

L’artisanat verrier du Gard a récemment fait l’objet d’une recherche visant à rassembler la documentation scientifique existante. Ce travail s’intègre dans un projet scientifique Labex Archimede, ayant pour thèmes transversaux la production, la circulation et l’usage du verre dans le Languedoc Méditerranéen de la protohistoire à la fin du Moyen Âge. Il s’agira ici de montrer comment le début de cette recherche sur le département du Gard s’est effectuée dans le cadre plus large du projet PYRHOVER (programme de recherches sur le verre archéologique centré sur les départements de l’arc méditerranéen, entre Rhône et Pyrénées), en accompagnement de prospections visant à retrouver sur le terrain les traces des ateliers de productions verrières. En préalable, il a semblé utile d’effectuer une synthèse bibliographique, intégrant à la fois les écrits anciens et récents. Un état critique de cette documentation a été effectué, ce qui a permis de dégager quelques éléments assurant de l’importance de l’artisanat verrier dans ce département. Malgré les biais observés dans la plupart des ouvrages traitant de la question (souvent sous un angle généalogique), on peut en effet établir une première cartographie des ateliers attestés par les sources et des ateliers potentiels et de là, proposer un découpage du département en grands groupes d’ateliers. Sur cette base on peut dorénavant effectuer des comparaisons avec les zones limitrophes mieux connues et notamment l’Est héraultais (région du Pic Saint-Loup) et plus généralement le bas Languedoc, région qu’Isabelle Commandré a particulièrement bien étudiée. Il semble par exemple que les chronologies correspondent à un mouvement plus global que l’on peut apprécier à l’aune des recherches scientifiques les plus récentes. L’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles) apparaît, sans surprise, sur-représentée dans ce premier corpus. Mais pour l’heure, ses données n’ont pas encore été entièrement confrontées ni à l’épreuve du terrain, ni à une démarche de vérifications et d’approfondissement en archives. Celle-ci ne fait que débuter et les premières prospections n’apportent pas nécessairement les informations escomptées. Les premiers axes de réflexion semblent devoir être revus (rapport des officines de l’Ouest gardois avec les ateliers du Pic-Saint-Loup/Hortus) alors que d’autres pistes émergent (net distinguo entre lieux de sociabilité et sites de productions, ateliers en grotte). L’enquête se poursuit donc actuellement.