fragment de céramique de La Graufesenque Ier/IIIème s ap. J.C.

La Gaufresenque à deux kilomètres de Millau (Aveyron) fut au Ier s. de notre ère le plus important centre de production de céramique de l’empire romain. Sa production se diffusa dans tout le monde romain, on en a retrouvé jusque sur les rives de l’Indus… Au Ier s. plus de 600 ateliers fabriquaient de la vaisselle à La Graufesenque (alors Condatomagos, « le marché du confluent »). Le plus gros four pouvait cuire jusqu’à 40 000 vases qui cuisaient à 1050° pendant 3 ou 4 jours. Il s’agit d’une vaisselle fine à vernis de couleur rouge brique souvent marquée d’une estampille (sigillata en latin), d’où son nom de céramique sigillée. Les décors représentent des scènes mythologiques, des combats, des scènes de chasse, des animaux, des motifs végétaux. Les fragments exposés au musée de Minerve proviennent d’un dépotoir antique de Narbonne situé boulevard de 1848 et de Minerve même où ils ont été trouvés à Faysses-Fenouses, probable lieu d’un habitat gallo-romain.

 

 

 

Pour en savoir plus :

Les vases de La Graufesenque étaient réalisés en série à l’aide de moules en terre, à l’intérieur desquels avaient été imprimés une décoration. La couleur rouge s’obtenait par une cuisson oxydante où la flamme ne touchait pas les pots. La série de fragments qui provient du boulevard de 1848 à Narbonne a été exhumée par Théophile et Philippe Héléna qui ont tenu un journal de fouilles où nous apprenons qu’ils ont trouvé des sigillées d’Arezzo mêlée à celles de la Graufesenque, des monnaies, des fragments de lampes, etc… Seules les sigillées d’Arezzo ont fait l’objet d’une étude de Jacques Peyron et Annick Robert. A la suite d’une brouille survenue entre Philippe Héléna et la mairie de Narbonne, ce dernier, pourtant conservateur du musée archéologique de la ville, refusait l’idée de confier sa collection à Narbonne, et elle partit pour l’essentiel à l’Institut d’Archéologie de Montpellier où elle resta un demi-siècle avant de retourner dans les collections archéologiques de Narbonne…

Bibliographie :

Pour La Graufesenque, une synthèse à destination du grand public :

Alain Vernhet, « La Graufesenque, céramiques gallo-romaines », Tourisme et culture en Aveyron, 1991.

Sur les conditions de fouilles du boulevard de 1848 à Narbonne :

Jacques Peyron et Annick Robert, « Céramique arrétine du dépotoir du boulevard de 1848 à Narbonne », Revue archéologique du Centre de la France, 1979, n°18-3-4, pp. 177-181.

Sur les fragments en provenance de Faysses-Fenouses :

Jacques Lauriol, « L’habitat de plein air de Faysses-Fenouses (commune de Minerve, Hérault) », Cahiers ligures de préhistoire et d’archéologie, publiés par la section française de l’institut international d’études ligures, n°14, 1965, première partie, p. 71.